Mondeville : étape n°2 – Ma via Francigena

de Sermaise à Mondeville
De Sermaise à Mondeville

Lundi 2 septembre.
Deuxième jour de marche : Rome est à 1729 kilomètres.

Voilà un moment que je longe la Nationale 20, au loin un pont me permettra de l’enjamber. Pour éviter tous les détours proposés par le GR qui lambine dans la campagne et escalade les collines j’ai pris un raccourci, un chemin rectiligne qui traverse à angle droit la Nationale, ou plutôt qui la traversait, car je me suis heurté à un grillage qui, fort à propos, m’interdit même l’idée de franchir la quatre-voies « en dehors des clous ». Il faut dire que j’essaye de rattraper le temps perdu par un crochet involontaire par Breux, non pas que je me sois à proprement parler perdu, mais immergé dans le paysage je me suis laissé embarquer par le balisage rouge et blanc alors que j’avais prévu d’en court-circuiter une boucle pour rejoindre directement Saint-Sulpice-de-Favières.

C’est la Beauce, un peu plus vallonnée ici que dans sa partie sud parcourue lors de mon périple pour rejoindre la voie de Tours vers Saint-Jacques, de grandes étendues agricoles alternent avec des bosquets et des bocages où paissent des chevaux. Dans la lueur ensoleillée de cette matinée tout est paisible.

Le récit de mon Chemin de Compostelle au départ du Puy-en-Velay ainsi que celui par le Camino Norte sont désormais disponibles en livres vous pouvez les découvrir ICI.

Eglise Saint-Sulpice
Eglise Saint-Sulpice

A Saint-Sulpice au milieu de quelques rares maisons trône une énorme église, dédiée au pèlerinage de ce saint. Le Chemin de Compostelle y passe.

Après le franchissement de la Nationale le GR me rattrape à Torfou où je fais une pause casse-croûte dans le petit square qui borde l’église. Si quelques bananiers dans les jardins attestent un climat tempéré aujourd’hui il fait franchement chaud. Les villages sont déserts, mais dans l’un d’eux, alors que je scrute au loin la prochaine balise un gamin à vélo s’approche et me demande courtoisement s’il peut m’aider.

En route, d’anciennes carrières abritent des chèvreries et à la Ferté-Allais le chemin passe par d’anciennes sablières où je m’égare. J’y tourne en rond jusqu’à ce qu’un couple d’amoureux m’indique une sortie, pas la bonne, mais cela permet de m’évader et de me repérer. La journée me paraît longue et me fait craindre une arrivée tardive chez mes hôtes.

La sablière à La Ferté-Allais
La sablière à La Ferté-Allais

Si concernant la Via Francigena il existe des guides décrivant le trajet et indiquant des lieux d’hébergements pour pèlerins, pour la rejoindre il a fallu que j’improvise, d’autant plus qu’en cette saison de nombreux campings et chambres d’hôtes sont fermés dans la région. Avant de partir, je me suis jeté à l’eau et j’ai osé demander de l’aide : « Qui aurait la possibilité et la gentillesse de m’accueillir sur ce trajet ? ». Pascale et François, à Mondeville, font partie de ceux qui ont répondu à cet appel.

Je suis accueilli par François qui me propose un petit reconstituant, vin et andouillette, en attendant Pascale retenue au conseil municipal. Chaleureuse soirée dans une belle maison où nous faisons connaissance et échangeons des souvenirs de courses à pied, de randonnées, de camping sauvage et même du temps où nous étions scouts. Pascale est aquarelliste et me fait découvrir quelques-unes de ses œuvres.

Une étape un peu laborieuse dans ses errements, heureusement éclairée de bonnes volontés.

68 kilomètres parcourus depuis chez moi dont 35 aujourd’hui.

Ci-dessous une galerie de photos, d’éventuelles précisions sur des curiosités locales, la navigation vers les étapes suivantes ou précédentes et la possibilité de déposer un commentaire.

6 réflexions au sujet de “Mondeville : étape n°2 – Ma via Francigena”

  1. Bonjour Pierre, En attendant la réception de 3 exemplaires de votre ouvrage « CHEMINEMENTS », je parcours avec envie les lignes de votre périple vers ROME. Que de beaux paysages et de belles rencontres. Qu’il est doux et réconfortant de savoir que quelque part des amoureux des pas et du chemin – quel qu’il soit – vous attendent. J’aimerai faire partie de ces hôtes qui vous attendent au détour d’un virage – faut’il pour cela que ma demeure soit sur votre passage. Je viens de voir l’affiche de votre conférence sur SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE et je m’aperçois que vous êtes bien loin de la Charente maritime. Mais qui sais, nos chemins se croiseront sans doute bientôt… Dans l’attente de vos prochaines lignes. Bonne route à vous. Amicalement Danièle DEVILLE

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