Mes chaussures sur les Chemins de Compostelle

Là encore tout est question de goût personnel. Pour ma part je préfère avoir le pied et la cheville bien tenus et suis donc un inconditionnel des chaussures montantes. Lors de randonnées au Sahara j’ai rencontré des marcheurs qui étaient en nu-pied ; toutes mes expériences dans ce sens se sont soldées par des ampoules ou même des blessures provoquées par des petits graviers ou des grains de sables qui s’infiltraient entre une des lanières et ma peau. Il faut croire j’ai les pieds délicats car eux s’en trouvaient très bien. Mis à part ce risque j’aime bien la sensation de la chaussure autour du pied, je peux les garder plus de 24h sans avoir le besoin de les enlever. Parmi mes manies il faut ajouter que je n’aime pas les scratchs qui se prennent dans les chaussettes et en font de la charpie, rien ne vaut de bons lacets. Peut-être suis-je un peu maniaque …

Le voyage de 2008

Mes chaussures après Compostelle en 2008
Semelles de mes chaussures après Compostelle en 2008

En 2008 j’avais déjà des chaussures de randonnées que j’utilisais en montagne. Elles étaient relativement lourdes avec une semelle assez rigide et même si elles étaient encore en bon état je n’étais pas sûr qu’elles puissent résister pendant plus de 1 500 km.

J’ai donc décidé d’acheter une nouvelle paire ; j’ai choisi un modèle de la marque TECHNICA  pour un budget d’environ 100 euros.

Elles sont légères, environ 1 200 g la paire, ont la particularité de n’avoir qu’un crochet en haut ce qui laisse la cheville assez libre. Elles ont bien rempli leur fonction et m’ont mené jusqu’au bout sans une ampoule.

Cependant je ferais quelques critiques :

  • la semelle intérieure est très mince et après environ 350 km la gauche a eu la fantaisie de vouloir s’échapper en remontant par l’arrière, me blessant au niveau du tendon d’Achille. Je l’ai maîtrisée avec un bout de ruban adhésif double face.
  • la semelle extérieure est trop fine, d’où une usure prématurée et je sentais trop le sol sous le pied. Mes pieds se sont défendus à leur façon en créant une poche de liquide, indolore, à la base des orteils. Elle a mis plusieurs mois à se résorber et quand je marchais avec des chaussures de ville j’avais l’impression d’être sur coussin d’air ; en courant l’impression était beaucoup plus désagréable, limite douloureuse. Je ne sais pas si quelqu’un d’autre à pu constater cette adaptabilité du corps.

Le récit de mon Chemin de Compostelle au départ du Puy-en-Velay ainsi que celui par le Camino Norte sont désormais disponibles en livres vous pouvez les découvrir ICI.

Le voyage de 2009

Mes chaussures après Compostelle en 2009
Semelles de mes chaussures après Compostelle en 2009

En 2009, le trajet étant plus long j’ai décidé de changer de chaussures et j’ai opté pour un modèle de la marque LOWA, plus cher (environ 160 euros) qui avait l’air plus résistant pour un poids similaire.

Elles ont deux crochets en haut ce qui maintient mieux la cheville. Je les trouve beaucoup plus confortables, plus enveloppantes et cette fois je n’ai plus senti le sol sous mes pieds. Au début du voyage j’ai attrapé deux petites ampoules, rien d’invalidant. Je les préfère nettement aux autres et elles sont revenues beaucoup moins usées que les précédentes.

Par contre, soit mon pied a grossi entre les deux voyages soit elles chaussent légèrement plus étroit car à taille égale elles me serraient un peu au niveau du petit orteil et je suis revenu avec un durillon à cet endroit. D’ailleurs une couture a commencé à lâcher à ce niveau.

Quelques remarques

Dans mon récit de 2008 je me suis moqué de ceux qui se trompent de chaussures. Il ne faut pas jeter la première pierre …, ça m’est arrivé en 2009 !
Donc faire attention à bien identifier ses chaussures ( noeud particulier des lacets par exemple ) pour les reconnaître et alerter un éventuel étourdi mal réveillé le matin !

Au niveau de l’imperméabilité tout se passe très bien les premiers jours de pluie et tant que les chaussures sont quasiment neuves. Mais passé ces étapes aucune de mes chaussures n’a résisté. J’en ai discuté avec d’autres marcheurs tous sont du même avis. La plus grande partie de l’eau qui s’infiltre arrive le long des jambes ; on peut limiter ce flot avec des pantalons de pluie (trés efficaces mais lourds) ou des guêtres.

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4 réflexions au sujet de “Mes chaussures sur les Chemins de Compostelle”

  1. Re : protection contre la pluie
    Bonjour Jean-Philippe,
    Une sacrée aventure pour la distance et le temps passé loin de chez soi ! Chapeau. Tu dois avoir un plein sac à dos de souvenirs à partager.
    J’attends le blog ;o)
    Amitiés
    Pierre

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  2. protection contre la pluie
    salut pierre

    ravi te te lire. je suis d’accord avec toi Pierre entre choisir le puncho et le protège sac. Mais comme tu le dis dans ton introduction il y a ceux qui font le chemin en une seul fois et ceux pour faute de temps bien souvent reviennent chaque année pour redémarrer à l’endroit où ils s »était arrêtés l’an passé; ils n’ont pas le temps d’expérimenter le voyage plus long. sinon il saurait que pour aller loin il faut ménager sa monture.

    j’ai effectué le chemin de compostelle en 2008 de st jean pied de port jusqu’à fistera en 37 jours avec mon chien.
    Puis parce que je m’étais dit que 37 jours c’était trop court que je repartirai un jour pour au moins trois mois. je décidais de partir à vélo pour un petit tour d’europe. le moment était venu pour que je parte mais quand et comment? » le quand » c’était pour moi préparer ce dont j’avais besoin pour partir et « quand » tous les bagages sont fait, partir. il m’a fallu 2 mois pour me préparer. Le plus important c’était de trouver un vélo costaud pas trop lourd, de qualité avec un équipement adapté; ensuite c’est comme faire son sac à dos pour compostelle. quand tout mon matériel était ficelé c’à d le 16 mars 2015 je disais au revoir aux personnes proches et je partai. une envie de liberté! je suis revenu fin juin 2015 après 8000 kms parcourus.
    Ce qui me plait Pierre c’est que tu aies créé ce site et je t’en remercie. c’est bien de vouloir partager sa passion et de témoigner. un jour peut-être ferai un blog pour partagé comme toi mon voyage à vélo.

    amitiés jean-philippe

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  3. les pieds au sec
    Voilà un sujet qui a épuisé la salive de générations de randonneurs : marcher le corps et les pieds au sec.
    Les chaussures actuelles ont beaucoup gagné en légèreté et n’ont plus grand chose à voir avec les modèles « super guide » en cuir d’autrefois. Et elles sont supposées être étanches ; cela s’avère rapidement faux (même les goretex qui coutent 30 euros de plus), et elles prennent l’eau par le bas, le dessus et le haut.
    Pour ce qui est de l’étanchéité des coutures et de la coque, je les réimperméabilise souvent, et ça marche … jusqu’à la fois d’après, disons que ça ne résiste jamais à un orage de deux heures, donc avoir dans le sac à dos un journal qui servira roulé dans la chaussure à absorber l’eau ; accéssoirement, le journal peut servir à protéger les bronches après une montée hardie et le coup de vent froid au sommet.
    Pour empêcher la pénétration le long de la jambe, j’utilise la vieille tactique des tuiles, le chevauchement ; en partant du bas, la chaussure, la guêtre, puis, par dessur, un vieux surpantalon en plastique de type kway (ça pèse 20 grammes), le poncho pour couvrir le tout ; principe, l’eau coule du poncho sur le surpantalon, puis sur les guêtres puis au sol. Sous le poncho, être habillé léger pour éviter condensation. Bien entendu, lors d’un orage avec vent, le poncho s’envole et l’eau entre partout ; et même sans vent, l’eau arrive à couler sous le poncho par le menton.
    Malgré tout, je reste favorable au poncho qui protège le sac à dos (et les vêtement de rechange sec) plutôt que le protège sac qui s’avère rapidement insuffisant et qui laisse les brides à la pluie, et çà, c’est terriblement désagréable car elles ne sèchent pas vite et scient les épaules le lendemain.
    Bonne route à tous.
    Pierre

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