Vers Oviedo sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle

Dimanche 4 octobre,
46e étape : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 385 kilomètres

Oviedo
De Vega de Sariego à Oviedo

Ce matin lever vers 7h puis départ à 8h15. Hier en prévision du « domingo » tant redouté des voyageurs nous avions fait provision de madeleines et de café en poudre. Bien nous en a pris car effectivement aujourd’hui à cette heure-ci il n’y a rien d’ouvert. Le ciel est couvert mais il fait relativement doux.

En route rien de bien notable ; arrêt vers 10h dans un café où nous en profitons pour acheter des sandwichs que nous consommons vers midi sur le banc d’un jardin public de Colloto, juste avant le pont romain qui marque l’entrée de la banlieue d’Oviedo.

En progressant vers le centre ville Christian aperçoit une boutique Internet qui, oh miracle, est ouverte. Il faut saisir l’occasion. Il n’y a malheureusement qu’un poste disponible, les autres sont en maintenance. Christian me laisse l’honneur de commencer. Hélène m’avait signalé par téléphone qu’elle m’avait fait suivre un mail important mais j’aime bien prendre mon temps pour consulter et répondre à mon courrier, je décline l’invitation, je trouverai bien un autre accès Internet dans cette grande ville. Je laisse donc une nouvelle fois mon camarade face à la page blanche de son blog où de nombreux jours de retard réclament leur ration d’anecdotes et de photos. Rendez-vous à l’auberge des pèlerins.

Après avoir traversé la vieille ville, très intéressante, et fait un détour par la cathédrale qui comme d’habitude est fermée j’atteins le gîte vers 15h30. Je voulais vérifier les horaires d’ouverture car le guide annonce 18h30 le dimanche. Il doit y avoir une erreur, si tard pour un lieu si important. Et bien j’avais raison de ne pas m’y fier, c’est encore pire, exceptionnellement il faudra attendre 19h. Pour me remonter le moral je m’offre une bière et j’en profite pour demander au patron la permission de laisser mon sac dans un coin : impossible, il vont bientôt fermer. J’ai du mal à le croire, le café est bondé et la ville est noire de monde, principalement des touristes. Pas le choix, je repars avec mon sac. Il n’est pas bien lourd mais ce serait quand même plus agréable de circuler « à vide » surtout qu’il va falloir tenir jusqu’à 19h ! Je me dirige vers l’Office de Tourisme dans l’espoir qu’ils m’indiquent un accès Internet, peut-être même en mettent-ils un à disposition, et les horaires d’ouverture de la cathédrale et d’éventuels musées.

Bientôt 16h30, j’attends, décidément cela devient une activité majeure, l’ouverture de l’Office de Tourisme. Il tombe quelques gouttes.

16h30 à Oviedo

16h30… et quelques, ça y est, je vais tout savoir. La dame dans son kiosque est manifestement pressée de reprendre la lecture de sa revue, elle me tend un plan sur lequel elle griffonne d’un geste automatique quelques petites croix sensées représenter les sites incontournables à visiter. En ce qui concerne la cathédrale c’est fermé, mais il y a une messe à 18h. Pour Internet elle m’indique, nouvelle petite croix, un café qui propose ce service. Mais c’est un accès Wifi ; devant mon air déconfit le patron me propose gentiment de consulter mes mails directement depuis son PC mais il n’arrive pas à le faire fonctionner ! Ailleurs ? Il n’en connaît pas qui serait ouvert aujourd’hui. Et oui, c’est domingo. Bon j’attendrai demain, ce n’est pas à un jour près.

Il est un peu plus de 17h les rues se sont totalement vidées. Il y a bien sûr eu un début de pluie mais ça ne doit pas être la raison. C’est la pause. Le patron du bistrot n’a sans doute pas menti. Je devrais m’y être habitué, mais si dans les villages cela passe inaperçu, dans les grandes villes touristiques c’est toujours contraignant pour le voyageur qui n’a pas de lieu de repli comme aujourd’hui avec ce « refuge » où il n’est pas possible de se réfugier.

Je reprends mes déambulations en me dirigeant vers l’auberge. Dans le parc qui lui fait face je retrouve un Christian content d’avoir pu mettre son blog à jour qui m’attend patiemment assis sur un banc.

A 18h, juste avant la messe, nous entrons visiter la cathédrale très belle même si elle est un peu surchargée comme souvent ici avec de grands retables envahis par la dorure. Nous pensions voir un suaire mais en fait il est conservé dans un musée sans doute caché sous l’une des petites croix de mon plan…

Pour conclure cette approche touristique nous sacrifions au rite de la Sidra, le cidre, une spécialité de la région. Nous nous installons dans un des nombreux établissements qui proposent ce breuvage aux touristes et où il donne lieu à tout un cérémonial : un bras tendu vers le ciel le serveur laisse couler le précieux liquide dans le verre qu’il tient dans l’autre main le plus bas possible. Je n’ai pas trouvé ça exceptionnel, trop acide à mon goût, peut-être faut-il s’y habituer, plus simplement il est possible que, contrarié par tous ces contre-temps logistiques, j’ai décidé d’être déçu par tout ce que propose cette ville dont j’attendais sans doute trop.

A l’auberge c’est presque le plein. Il y a beaucoup de cyclistes et la plus part des pèlerins présents débutent leur Chemin ici pour emprunter le Primitivo. Le voyageur en transit est largement minoritaire. Est-ce la raison de cette ouverture tardive ? C’est assez sommaire, pas de micro-onde, un rouleau de PQ pour 12… Bien sûr je suis conscient que ce n’est en aucun cas un dû, mais je suis surpris par la disproportion entre cet accueil spartiate et la notoriété de cette grande ville, beaucoup de petits villages arrivent à faire beaucoup mieux.

Après nous être installés nous partons à la recherche d’un restaurant. Cela ne manque avec tous les touristes mais reste à en trouver un correspondant à notre budget. Nous nous décidons pour un menu à 10 euros d’autant plus qu’il nous est présenté par une charmante serveuse Française qui nous apprendra au cours du repas qu’elle a tout quitté pour venir vivre ici après y avoir rencontré l’amour. Il n’y a pas que dans les films de Woody Allen que l’amour surgit à Oviedo. Les mets ne sont pas fabuleux mais nous passons une excellente soirée sous de grands parasols qui nous protègent d’une pluie sporadique. Il y a un brin de nostalgie car demain nous prendrons chacun un Chemin différent. Nous espérons nous retrouver à Santiago mais même si ce n’est pas le cas nous savons que ce partage du Chemin restera pour toujours un moment fort. Allez, tout compte fait cette ville n’est pas si mal même si je m’attendais à quelque chose de plus médiéval, ce n’était juste pas le bon jour, il faudra revenir.

Demain pour moi ce sera Aviles à un peu moins de 30 km où je retrouverai le Camino Norte et la proximité de la mer.

1440 kilomètres parcourus depuis Auffargis

Le récit que vous êtes en train de lire est désormais disponible en livre vous pouvez le découvrir ICI.

 

2 réflexions au sujet de “Vers Oviedo sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle”

  1. Pour la fargussienne
    Dans la vitrine ce sont bien des chorizos, les jambons eux pendent au plafond avec chacun leur petit récipient pour recueillir le gras qui s’égoutte et éviter ainsi que les clients essayent de resquiller un « gel cheveux » gratis !

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  2. Re: Oviedo
    J’aime beaucoup la photo « Rey del Jamon », le tas de chorizo (?), la lampe surmontant le lampadaire de la plaque « Cayelina » malheureusement salie par un tag », le reflet des étiquettes jaunes dans la vitrine, la marchande tout au fond et la couronne du roi !

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