Vers Sebrayo sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle

Vendredi 2 octobre,
44e étape : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 439 kilomètres

Sebrayo
De Ribadesella à Sebrayo

8h15, direction Sebrayo à quelques 32 km, le ciel est couvert avec des traces encourageantes de bleu.

A la sortie de San Esteban de Leces nous rattrapons deux dames, l’une Suisse l’autre Lyonnaise, qui arrivent de Lourdes où elles se sont rencontrées l’année dernière ; elles y avaient décidé de partir ensemble cette année pour Compostelle.

A La Vega nous retrouvons la mer et beaucoup de greniers sur pilotis. Le chemin est facile, mais je dois reconnaître une certaine fatigue. Je ne sais pas si je n’ai toujours pas récupéré de ma longue étape vers Güemes ou si c’est encore mon rhume qui m’épuise mais je me traîne.

Peu après La Vega nous nous laissons embarquer par inattention sur la nationale, sur le chemin des cyclistes, et, comble d’infortune, impossible de trouver un bar ouvert. Dans un petit village dont nous explorons les ruelles nous échouons dans un boui-boui où en guise de café la patronne en savates nous sert une pisse d’âne à peine tiède pour un prix extravagant. Ce ne sera pas le havre de paix dont nous nous réjouissions à l’avance, nous nous hâtons de quitter ce piège où le pèlerin est confondu avec le pigeon voyageur.

13h30, je viens de quitter Christian à l’Office de Tourisme de Colunga où un accès Internet est gracieusement mis à disposition : il va essayer de combler son retard de plusieurs jours sur son blog. Nous devrions nous retrouver ce soir à l’auberge de Sebrayo. D’après les informations dont nous disposons là bas il n’y a rien, ni bar, ni restaurant ni magasin d’alimentation. En prévision nous avons fait quelques emplettes que nous nous sommes réparties, lui a les pâtes et moi la sauce.

Le temps est couvert mais pour la marche c’est idéal. Hier j’avais noté 21° aujourd’hui cela doit être similaire. Le profil de la route va désormais être un peu plus accidenté, je vais y aller tranquillement, encore 12 bornes pour arriver.

14h, sur un petit chemin tranquille à l’écart de la route je m’octroie une pause casse-croûte, la faim et le besoin d’une petite halte commençaient à se faire sentir. Juste avant j’avais croisé deux Français assis sur le banc d’un abri-bus, pieds et semelles intérieures à l’air sur leurs chaussures. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit de Margot et Jacques qui ont commencé ce périple à Sorigny ; ce soir ils comptent également faire étape à Sebrayo. A la vue de leurs grosses chaussures faites pour la randonnée en montagne je les interroge sur leur imperméabilité : « Ce type de chaussures est-il plus étanche que les miennes, parce que sous le déluge essuyé dans le pays Basque elles se sont transformées en baignoire ? ». D’après Jacques aucune chaussure ne résiste à une longue marche sous la pluie, les coutures finissent toujours par laisser passer l’eau. Je ne sais pas si cela me rassure vraiment, j’aurais préféré qu’il y ait une bonne solution même si ce n’est pas celle que j’ai adoptée.

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Après ma pause je rejoins la route et j’aperçois Christian qui arrive : l’Office de Tourisme fermait en fait à 14h et il a à peine eu le temps de se mettre à la tâche sur son blog. Ouf ! Dommage pour son fan-club mais la sauce et les pâtes se sont regroupées.

Nous arrivons vers 17h à l’auberge perdue comme prévu au milieu de nulle part. Une affichette annonce que nous pouvons nous installer sans attendre l’hospitalero (qui s’avérera être une hospitalera) qui ne passera pas avant 20h. L’ensemble, un dortoir d’une quinzaine de places une petite cuisine et des sanitaires, est très spartiate. Cleria, l’Argentine, et un jeune Espagnol sont déjà là et nous sommes bientôt rejoints par Margot et Jacques. Ce sera tout pour ce soir.

C’est chacun notre tour que nous devons cuisiner notre repas car il n’y a qu’une casserole et pas d’évier. Heureusement que l’auberge est à moitié vide ! Dans notre équipe Christian a pris en main la préparation des pâtes refusant noblement mes molles propositions d’aide.

Vers 19h30, alors que nous avons tous déjà entamé notre dîner, un « chico » ( un gars ) arrive en camionnette : il vend quelques denrées de base au prix de l’or. Nous lui achetons quand même du vin (nous étions pour une fois résignés à nous en passer ! ) et du raisin, ma gourmandise.

L’ambiance est bonne mais la fraîcheur, l’humidité et la nuit tombent assez vite et se liguent pour nous pousser vers nos duvets.

Demain ce sera Vega de Sariego à une vingtaine de kilomètres, une étape tranquille même si elle nous emmène du niveau de la mer à plus de 400 m, la dernière avant celle d’Oviedo.

Grenier moderne  asturien
1391 kilomètres parcourus depuis Auffargis

 

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